Coco avant Chanel, je l'attendais.
Je l'ai donc vu hier soir au milieu d'une salle comble.
Et ce matin, je me suis sentie habitée par un sentiment profond : le chagrin.
Voila l'empreinte que me laisse le film d'Anne Fontaine aux images sublimes, aux costumes somptueux, à la lenteur voulue.
Le chagrin, c'est le destin de Coco, mais cela je le savais déjà pour avoir lu de nombreux écrits sur la personnalité de Mademoiselle.
Oui, parce que voyez-vous, ce que j'observe au travers des images qui défilent, c'est ce regard noir, profond, triste et résigné d'Audrey Tautou qui nous délivre ici une interprétation fabuleuse du personnage qu'elle incarne.
Une femme au parcours fabuleux certes mais surtout une femme seule.
Le film, si je dois en dire un mot, offre selon moi une vision trop esthétique de la vie de Coco, alors qu'elle n'est pas encore devenue Chanel.
Trop esthétique car trop poli, trop joli pour être vrai.
Imaginez que même les costumes des jeunes orphelines sont de très bonnes factures malgré la grande sobriété de ceux-ci.
Or, j'imagine volontiers que la vie dans un orphelinat au début du XXème siècle devait revêtir des aspects bien plus austères que le montre la vision d'Anne Fontaine.
Cela dit et même si je me contredis dans la foulée, ce qui fait la force du film, c'est justement le beauté des costumes et la possibilité qu'ils nous offrent de visiter le temps, de bien nous imaginer d'où Coco partait et où elle en est arrivée.
Ensuite, je dirai que l'interprétation d'Audrey Tautou en Coco et de Benoît Poelvoorde en Balsan nous offre un pur moment de délectation.
Les dialogues sont excellents, parfaits de précision, d'amertumes, de profondeur, de causticité parfois, souvent même.
Les acteurs sont justes.
Les jeux sont naturels, non mimés (ce qui m'avait tant ennuyé dans la Môme, film que j'ai purement et simplement détesté).
En fait, je dirai que le film est élégant, de bon goût, et que ce matin, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir envie de revoir Gabrielle nous parler de la mode.
Pour déceler une fois encore dans son regard, dans la raideur de ses gestes, dans son absence de rondeur, ce qui me reste tant au fond du coeur : le chagrin.
Le chagrin de blessures si fortes qu'elles ne guérirent jamais.
Pour en voir plus : Signé Chanel de Loïc Prigent
Pour en lire plus : Coco Chanel d'Elisabeth Weissman
Bravo Sophie ; tu as été plus rapide que moi.
Je devrais trouver le temps de commenter moi aussi ce film que j'ai vu hier soir et sur lequel je porterai une appréciation différente de la tienne.
Rédigé par : Emmanuel de Saint-Bon | 24/04/2009 à 10:45
je n'entends que du bien de ce film, vivement la sortie DVD !
Rédigé par : e-zabel | 24/04/2009 à 11:07
@ E-zabel : j'ai hâte de lire ton appréciation :-)
Tu as aimé au moins?
@ Emmanuel : tu peux aussi aller voir le film ;-)
Rédigé par : Sophie kune | 24/04/2009 à 11:22
Oups, j'ai inversé Emmanuel et E-Zabel dans mes commentaires.
Sorry sorry !
Rédigé par : Sophie kune | 24/04/2009 à 11:49
Quelle femme ! Et sa vision de la mode est toujours d'actualité. Elle avait tout compris. Quant au film, pas sûre de pouvoir y aller mais vais sûrement le télécharger (légalement of course).
Rédigé par : cécilia | 24/04/2009 à 16:25
J'ai beaucoup aimé ce film. J'ai été transporté dans l'histoire de Coco Chanel que je ne connaissais pas. J'ai trouvé le film juste et très bien joué!
Rédigé par : Natacha SG | 28/04/2009 à 09:57
@ Natacha SG : tu devrais voir Signé Chanel.
Tu vas adorer.
Rédigé par : Sophie kune | 28/04/2009 à 11:54
Si la vie de Chanel te passionne , je te recommande la lecture de L'Irrégulière de Edmonde Charles Roux . Tout ou presque sur Mademoiselle. Très documenté.
Rédigé par : BEATRICE | 28/04/2009 à 13:43
Merci Béatrice, je vais aller l'acheter alors !
Rédigé par : Sophie kune | 28/04/2009 à 15:54