Je ne sais pas, je ne sais plus quelle est ma mélodie Bashung.Je les aime toutes, chacune à leur manière.
Je ne sais pas, je ne sais plus quelle est mon moment Bashung.
Et puis si, de cela je me souviens.
C'était en 1995, alors que j'attendais un ami depuis des heures au Train Bleu.
Il était là, assis en face de moi, un verre et un quotidien pour seuls compagnons.
J'attendais, je pestais au téléphone.
Il me regardait.
Il devait sans doute se dire : quelle banalité, un lapin posé...
Je le regardait aussi.
Ainsi les minutes passèrent.
Je n'ai rien osé lui dire ni même lui parler.
Et pourtant, comme j'en mourrais d'envie.
Puis lasse de ce lapin posé, je m'en suis allée et ai quitté Monsieur Bashung à la dérobée, son verre et son quotidien pour seuls compagnons.
Oui, j'ai oublié de vous dire que pendant une heure, on s'est regardé, comme ça sans un mot.
Aujourd'hui quand je repense à cette heure exceptionnelle et silencieuse, je me laisse à nouveau plonger dans le regard profond de notre grand poète.
Moi aussi, j'ai au fond des bottes des tonnes de questions qui subsistent mais surtout tant d'admiration.
Je ne sais pas, je ne sais plus comment j'arriverais à combler le vide en l'absence de ses nouvelles ritournelles improbables.
Ce dont je suis par contre tout à fait certaine, c'est que je continuerai à me délecter de ses phrases à l'emporte pièce, ces morceaux de collage, cet absurde qui en dit long.
Adieu Alain et merci encore et pour toujours.
Ps : je bénis d'une force ce mec qui m'a oublié ce jour là au fond du Train Bleu...Et oui, un lapin posé peut engendrer un grand bonheur.
Ca c'est ce que je sais aujourd'hui...
Belle écriture, beau moment, beau souvenir...
Rédigé par : Béatrice | 17/03/2009 à 05:51