Je viens de rédiger sur le journal de ma peau une note qui reprend la citation de Paul Valéry parue dans L'Idée fixe (1933) : ce qu'il y a de plus profond dans l'homme, c'est la peau.
A méditer.
« Top Model suite... | Accueil | Top Model décidemment... »
L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.
Je suis tellement content que tu mentionnes cette citation ! Depuis que je m'intéresse à ton initiative et que je lis ton blog, je pense souvent à cette phrase et au fait qu'elle forme le trait d'union entre nos deux univers... Voici pourquoi en 10 questions (et bienvenue du coup dans l’univers de la créativité…) :
1. Pourquoi nous reconnaissons-nous dans un miroir alors que notre visage est un mélange imposé par le hasard de la naissance de ceux de nos deux parents, de nos quatre grands-parents, etc. ?
2. Pourquoi la beauté d'une personne rend-elle ses paroles plus justes ou plus fortes dans l’esprit de ceux qui l’écoutent et la voient en même temps ?
3. Pourquoi notre esprit ne contrôle-t-il pas nos sensations tactiles, ni d'ailleurs aucune autre fonction vitale de notre corps ?
4. Pourquoi suffit-il de porter un masque pour changer de personnalité ?
5. Pourquoi perdons-nous si facilement conscience de nous-mêmes lorsque nous lisons ou nous allons au cinéma ?
6. Pourquoi choisissons-nous chaque jour de tenir les engagements que nous avons pris auparavant, qu’il s’agisse de notre vie professionnelle ou personnelle ?
7. Pourquoi une caresse mais aussi un mot, un geste, un simple regard échangé suffisent-il parfois à bouleverser toute la chimie de notre corps ?
8. Pourquoi nos dirigeants portent-ils tous un costume pour travailler (juges, hommes d'affaires, généraux, politiciens...) mais seuls les comédiens en ont-ils conservé le sens d'origine et peuvent-ils donc en changer sans se renier ?
9. Pourquoi la superficialité est-elle à la fois un moteur érotique si puissant et une source de terreur si profonde ?
10. Pourquoi ces questions nous touchent-elles tant alors qu'elles n'effleureront jamais notre peau, si vraiment notre peau est ce que nous avons de plus profond ?
Le lien n'est pas toujours évident, je m'en rends bien compte. Mais il suffit de fermer les yeux pour le voir ! Arthur Schnitzler a d’ailleurs écrit « Eyes Wide Shut » en 1927 et Paul Valéry l’avait lu et commenté dans un journal littéraire quelques mois avant d’écrire « l’idée fixe »...
Brice
PS : Je suis multiple !
Rédigé par : Brice | 16/07/2005 à 00:33
Bravo pour les tiens (de succès) et merci pour ta réponse à mon commentaire (on se tutoie ?).
La meilleure réponse à mes dix questions est en fait un petit coup de fard à joue... ;)
Tu as peut-être lu dans ma bio, j'ai travaillé 5 ans pour l'Oréal sur le développement de nouveaux concepts cosmétiques en Corée du Sud, aux US et en France. C'était il y a longtemps mais j'en garde la conviction profonde que nous pouvons nous réinventer ainsi que notre intelligence, notre sensibilité, notre créativité... et que la meilleurs manière de le faire est de créer un petit changement dans le miroir. Pour cela certainement, ce que l'homme a de plus profond c'est la peau. Mais quel homme ? A mon avis, celui que nous étions avant de changer de peau...
C'est le principe des cartes dans mon livre et sur mon blog : tu prends un personnage, tu fermes les yeux bien grand et tu te demandes comment il ferait face à ton problème ou à ta question... en fait, comment tu ferais si tu étais lui ! Tu oublies qui tu étais quelques instants auparavant (comme au cinéma) pour changer de nom, de métier et bien entendu de look (d'où les illustrationsdes cartes)... et donc de personnalité. Ton nouveau masque te projette alors dans l'univers d'un autre et cet autre c'est encore toi. Tous les enfants le font lorsqu'ils jouent aux cow-boys, aux indiens, aux médecins... Puis un jour ils jouent à être eux-même et cessent d'être si merveilleusement multiples (c'est là que je les aide) sans pour autant toujours parvenir à devenir si merveilleusement uniques (et c'est là que tu interviens). Beaucoup flottent entre plusieurs stéréotypes qu'ils n'ont pas choisi et dont ils n'ont pas vraiment conscience contrairement aux véritables comédiens. Leurs idées sont recyclées mille fois comme des échos d'échos... et ils oublient de penser réellement, de créer du sens pour eux et pour les autres, de choisir d'exister enfin et d'être libre.
Un dernier élément intriguant de mon époque "l'oréalienne" : Tu prends mille français représentatifs de la population par age, sexe, niveau de revenu et habitat. Tu leurs poses quelques dizaines de questions et tu obtiens par exemple qu'ils utilisent du shampooing de marque XY (ou XX...) à 7,2%. Jusque là rien d'extraordinaire. Mais tu en prends mille autres avec les mêmes critères et tu leur reposes les même questions. Tu auras les mêmes réponses à la décimale près. Pour tous les statisticiens et les panelistes, c'est rassurant. Pourquoi suis-je le seul à trouver ça inquiétant ?
J'espère que je ne t'ennuie pas avec toutes mes réflexions (mais après tout, c'est toi qui as déclenché tout ça en citant Paul Valery...), et désolé de le faire par étapes. Je préfère commencer par les questions avant de suggérer des choses pour que tu fasses aussi le début du chemin avec moi.
Comme tu verras si tu me réponds à nouveau et que notre dialogue se construit, il y a ensuite une troisième étape et elle est très différente des deux premières : c'est celle au cours de laquelle on passe de la créativité à l'innovation, des paroles aux actes. Des rêves à la réalité...
A bientôt ?
Brice... peut-être ;)
Rédigé par : Brice | 16/07/2005 à 11:28
Je réponds avec une très grande joie Cher Brice tant ta démarche est proche de la mienne.
Mes réflexions aussi d'ailleurs.
En ce qui concerne l'histoire et son miroir, je pense la chose suivante :
Il est aisé de perdre sa personnalité profonde à force de vouloir ressembler à des icônes de mode ou pire encore, à force de vouloir ressembler à ce que les autres attendent de nous (as-tu lu mes deux notes sur le brand victim et son escort girl..celle qui compte étant bien sur ma réponse vraie et sincère à cet homme si perdu dans les méandres de son image qu'il en oublie que l'on puisse l'aimer pour ce qu'il est véritablement.
Je pense ainsi qu'une personne bien ancrée en elle peut s'inventer multiples personnages...sans aucun danger pour son psychisme.
Personnellement, j'ai crée une variante de moi-même (une personne que je ne serai jamais mais que je me plait à jouer quand j'ai des grandes décisions à prendre ou que la vie me semble trop lourde à porter sur mes petites épaules).
Je l'adore et joue ce rôle à merveille...d'ailleurs, ça fait rire tous mes amis.
J'en ai crée d'autres que je sors du placard en fonction des situations...c'est la fameuse histoire des costumes à porter en fonction des endroits ou l'on se trouve et des rôles à jouer.
C'est notamment ce que j'expliquais sur ma note concernant le conseil en Image et les femmes dirigeantes.
Je suis d'accord avec toi sur les panels qui sont certes rassurants pour les marques et instituts d'études mais terrifiants si l'on y réfléchit à deux fois.
De là à parler de profondeur de peau...oui, vu sous cet angle là, la citation est très juste...si la personne sait aller vers sa profondeur et donc sa créativité...
A tout à l'heure?
Je dois travailler une bonne partie de la journée et de la soirée...je suis donc dispo...par téléphone également.
Sophie...sans doute ;-)
Rédigé par : sophie kune | 16/07/2005 à 13:51
Je rajoute que la peau contient selon moi tous nos petits secrets... notre douceur, notre beauté intérieure...c'est elle qui nous relie aux autres et donc à l'univers...
Sais-tu par exemple combien la luminosité d'une peau peut changer d'une heure à l'autre en fonction des émotions ressenties par une personne (stress contre harmonie).
L'as-tu déjà observé?
Je te laisse sur ces jolis mots...
Rédigé par : sophie kune | 16/07/2005 à 13:58